Culture

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Tapis de Fleurs à Bruxelles
Tapis de Fleurs à Bruxelles

A la mi-août, la Grand-Place de Bruxelles va à nouveau rayonner de mille et une couleurs avec le 23e Tapis de Fleurs qui y prendra place, du jeudi 15 au dimanche 18 août. Cette nouvelle création florale sera le fruit d’une collaboration entre artistes, horticulteurs et bénévoles venus de toute la Belgique pour la réalisation de ce projet éphémère. La conception en a été confiée à Océane Cornille, une artiste liégeoise issue du Street Art. Sa magnifique création rend hommage à Bruxelles comme capitale florale de l’Europe, mais aussi comme référence internationale de l’Art Nouveau et berceau du Surréalisme.

Si historiquement, le Tapis de la Grand-Place de Bruxelles était essentiellement composé de bégonias, cette année se sont de splendides dahlias campinois qui prendront le relais. Plus de 80% (1300 m²) du gigantesque tapis seront donc composés de dahlias frais, de différentes couleurs et variétés. Cultivé en Belgique, le dahlia est une fleur à la fois robuste et particulièrement décorative par sa taille, sa forme, ses couleurs et son exceptionnelle palette de coloris. Elle est facile à travailler et plus résistante que celle du bégonia.

La construction du tapis sera réalisée de 9h à 13h, le 15 août. Et le même soir, vers 22h00, le tapis sera officiellement inauguré, avec un spectacle son et lumière. Ce tapis chatoyant pourra également être admiré du balcon de l’Hôtel de Ville, d'où l'on a une splendide vue panoramique. Il sera aussi possible de visiter la Tour de l’Hôtel de Ville. Enfin, du 15 au 18 août, un spectacle son et lumière, mettant en valeur les bâtiments de la Grand-Place, sera programmé toutes les trente minutes, de 21h à 23h.

Article mis en ligne en juillet 2024

Théâtre au Château
Théâtre au Château

Venise sous la neige, de l’auteur et comédien Gilles Dyrek, est la comédie dynamique et hilarante présentée, cet été, par le Théâtre Royal des Galeries dans le cadre de sa tournée «Théâtre au Château» programmée du 24 juillet au 5 septembre.

Christophe a croisé le matin même un ancien copain de la fac, Jean-Luc, futur marié, qui est heureux de retrouver son ami de l'époque et s'empresse de l'inviter à dîner. Mais lorsque Christophe arrive avec sa copine Patricia, celle-ci lui fait la tête et semble bien décidée à ne pas ouvrir la bouche. Fruit de son mutisme, Jean-Luc et sa future femme Nathalie, très naïfs, la prennent pour une étrangère. Trop contente d'avoir provoqué un tel malentendu, Patricia se prend au jeu et ne résiste pas au plaisir d’entretenir le quiproquo en s’inventant une langue et un pays imaginaires. Dès lors, les rouages de ce canular improvisé se mettent en route et personne ne contrôle plus rien. Entre déchirures amoureuses et déclarations de mariage, les rôles vont s’inverser et la soirée va accumuler les catastrophes hilarantes pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Venise sous la neige est mise en scène par Martine Willequet et interprétée par Arnaud Van Parys, Séverine De Witte, Marie-Sylvie Hubot et Marc Laurent. Le décor est signé David Michels. La pièce sera jouée en plein air dans près d’une trentaine d’endroits différents en Wallonie et trois représentations à Bruxelles.

M.VD.

Article mis en ligne en juillet 2024

Exposition «Sauvage» au Passage du Nord
Exposition «Sauvage» au Passage du Nord

Après trente années de restauration, le Passage du Nord à Bruxelles – galerie commerçante historique créée en 1882, reliant la rue Neuve au boulevard Adolphe Max – célèbre sa renaissance avec l'exposition «Sauvage», imaginée par le photographe Thomas Jean (alias La Minute Sauvage). Cette exposition propose une exploration de la cohabitation entre la faune sauvage et des citadins européens. De fait, elle nous transporte à travers différentes métropoles européennes, dévoilant comment la faune sauvage s'adapte aux environnements urbains et tisse des liens, parfois étonnants, avec les habitants. De Bruxelles à Budapest, de Rome à Brasov, en passant par les Abruzzes et Berlin, «Sauvage» nous plonge au cœur de la vie animale cohabitant avec les citadins et invite à se questionner par rapport à l’impact de l’humain sur le comportement des animaux ; elle souligne également la nécessité de respecter leur caractère sauvage. L’exposition est présentée jusqu’au 15 septembre prochain.

S.D.

Article mis en ligne en juin 2024

Exposition «Bellum et Artes»
Exposition «Bellum et Artes»

Les conflits de la guerre de Trente Ans (14e – 15e siècles) ont eu un impact important sur l’Europe. Pour en témoigner, la Maison de l'Histoire Européenne accueille, actuellement, l'exposition internationale «Bellum et Artes - L'Europe et la guerre de Trente Ans», qui a pour thème central le rôle multiforme des arts dans cette guerre englobant la quasi-totalité du continent. «Bellum et Artes» fait partie d’une collaboration à l'échelle européenne impliquant douze institutions de sept pays. Le projet est dirigé par l'Institut Leibniz pour l'histoire et la culture de l'Europe de l'est (GWZO) et les Collections d'art d'Etat de Dresde (SKD).

L'exposition bruxelloise est organisée en collaboration avec l'équipe de la Maison de l'Histoire Européenne et met en lumière les principaux résultats et conclusions de cette coopération internationale. Elle comprend quelque 150 objets présentant les protagonistes du conflit, le rôle des arts, les mécanismes de la guerre et les horreurs qui en découlent, le boom médiatique créé par les conflits, le déplacement des œuvres d'art et la migration des artistes, le chemin vers la paix et, enfin, les liens avec la situation actuelle de l'Europe. Auxquels s’ajoute un programme d’activités telles que des projections de films, des visites guidées, des conférences et des lectures de récits tirés de correspondances de l'époque. A voir jusqu’au 12 janvier 2025.

Article mis en ligne en mai 2024

«La vie trépidante de Brigitte Tornade» au Théâtre des Galeries
«La vie trépidante de Brigitte Tornade» au Théâtre des Galeries

Comédie féminine et féministe de Camille Kohler, «La vie trépidante de Brigitte Tornade» est à l’affiche du Théâtre Royal des Galeries jusqu’au 26 mai.

Adaptation d’une série de podcasts – diffusés sur France Culture entre 2012 et 2017 –, texte écrit par Camille Kohler et couronnée par le Molière de la meilleure comédie en 2020, cette pièce se décline sous forme d’instantanés de la vie quotidienne d’une femme d’aujourd’hui, prise entre ses responsabilités d’épouse, de mère et de femme active.

Proche de la quarantaine, épouse d’un mari pas très apte aux tâches ménagères et qui voue une adoration à David Bowie, maman de trois enfants envahissants, submergée et toujours dans le stress, Brigitte Tornade est au bord de la crise de nerfs, du burn-out. Sa vie est un marathon incessant. Elle slalome entre ambitions professionnelles, crises de couple et exigences des enfants. La vraie vie de famille moderne, à une époque complexe et plutôt individualiste !

Harmonie parfaite entre réalités contraignantes vécues par une femme du troisième millénaire et éléments humoristiques, cette pièce n’est ni une apologie de la vie de famille, ni sa dénonciation. Elle s’impose comme un constat réaliste sur la difficulté de jongler entre plusieurs rôles au quotidien, et de se créer se petite «bulle à soi».

A force de vouloir maintenir l’équilibre entre femme d’affaires au bureau et femme à tout faire à la maison, Brigitte Tornade, qui s’épuise dans ses journées survoltées, apparaît fragile et isolée. Un jour, elle part pour faire un jogging et fait croire à sa famille qu’elle va courir alors qu’en fait, elle s’assoit sur un banc et met juste sur «pause» sa vie trépidante. Elle réalise aussi que la planète familiale peut continuer à tourner sans sa présence.

Cette comédie, mise en scène par Damien De Dobbeleer et dont Léa Gardin signe la magnifique scénographie, est interprétée par Christel Pedrinelli qui joue le rôle de Brigitte, Nicolas Buysse celui de son mari, ainsi que Laurence Warin, Stéphane Pirard. Côté enfants, ce sont en alternance Elsa Martens et Juliette Quinet qui joue «Clémentine» ; Sacha Pirlet et Thylian Leroy sont «Octave» ; Théa De Boeck et Joanne Martens sont «Rose».

Un très beau spectacle à ne pas manquer !

Info : tél. 02 512 04 07 – www.trg.be

M.VD.

Article mis en ligne en mai 2024

Scènes miniatures «EU in ME» à Mini-Europe
Scènes miniatures «EU in ME» à Mini-Europe

A l’occasion de la présidence belge de l’Union Européenne, des élections européennes et de la Journée de l’Europe célébrée le 9 mai, plusieurs nouvelles mises en scène thématiques miniatures ont été inaugurées à Mini-Europe, sous le nom EU in ME. L’inauguration a eu lieu en présence de la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib, de Herman Van Rompuy, président honoraire du Conseil européen et de Tom De Smedt, chef adjoint de la Représentation de la Commission européenne en Belgique. La thématique de l’UE a toujours été un fil rouge dans le parc. Mais il était intéressant de souligner, au travers des scènes miniatures, l’importance des actions de l’UE dans le quotidien des quelque 450 millions d’Européens.

En marge de cette inauguration EU in ME, l'exposition interactive Esprit de l'Europe a également été présentée : elle vise à expliquer les nouvelles mises en scène. Tout au long de l’itinéraire «Spirit of Europe», Mini-Europe illustre comment l’UE a joué un rôle clé dans de nombreux succès et montre que nous pouvons aller plus loin ensemble. Enfin, Herman Van Rompuy et Tom De Smedt, accompagnés des élèves d’une école primaire de Tervueren et de la direction de Mini-Europe – Thierry et Vinciane Meeùs –, ont planté un arbre miniature dans le parc, en contribution symbolique à l'ambition européenne de planter trois milliards d'arbres d'ici 2030.

«EU in ME» – l’Union européenne en moir – envoie à l’influence de l’Union Européenne sur notre vie quotidienne. C’est aussi l’acronyme de «l’Union européenne dans Mini-Europe», ce qui met en valeur l’importance de la présence de l’UE dans le parc. Les scènes éclairent notamment des thèmes importants comme la démocratie, la solidarité, le pacte vert pour l’Europe, le pacte sur la migration, les normes, l’économie et la politique agricole.

Mini-Europe : Bruparck – 1020 Bruxelles – www.minieurope.be

S.D.

Photo : Thierry Meeùs, Hadja Lahbib, Herman Van Rompuy, Natalia Anoshyna et Tom De Smedt - © Mini-Europe.

Article mis en ligne en mai 2024

Zorro sur la scène du Théâtre du Parc
Zorro sur la scène du Théâtre du Parc

«Zorro» est la magnifique création mondiale actuellement présentée au Théâtre Royal du Parc : un spectacle haut en couleurs, riche en très belles chorégraphies de combat, se déroulant dans une ambiance mexicaine – où les morts côtoient les vivants – et sur fond de musiques créées spécialement pour cette version théâtrale.

Zorro est ce personnage de fiction, imaginé au début du siècle dernier par Johnston McCulley. Le metteur en scène Thierry Janssen – également sur scène dans le rôle du sergent Garcia –fait revivre la légende de ce justicier masqué, habillé d’une cape et d’un chapeau noirs, et portant une épée dans une nouvelle adaptation théâtrale. Cette fois, Zorro est un quadragénaire, obligé de reprendre du service face à l’injustice du pouvoir en place. De fait, cela fait plus de 15 ans que Don Diego de la Vega s’est juré de ne plus porter le masque et la tenue de Zorro. Mais l’arrivée d’un nouveau gouverneur aux desseins machiavéliques, les discordes avec sa fille, la disparition de son fidèle complice muet et aussi l’arrivée, dans la région, d’un faux Zorro – en réalité une femme –, contraignent Don Diego à renfiler, une nouvelle fois, son costume de vengeur masqué. En finale, tout se règle de façon spectaculaire à grands coups d’épée, avec des courses effrénées, des poursuites palpitantes dans un univers magique et très coloré. C’est un binôme féminin – Emilie Guillaume et Catherine Couchard, aussi créatrice de la chorégraphie des combats – qui ont mis ce spectacle en scène. On ne peut qu’applaudir l’excellente prestation de tous les comédiens, et en particulier celle de Othmane Moumen qui joue les personnages de Don Diego et Zorro. Un spectacle extraordinaire à découvrir jusqu’au 25 mai : les «anciens» y retrouveront un souvenir d’enfance ; les plus jeunes feront la connaissance d’un personnage aussi fascinant que leurs héros d’aujourd’hui !

Info : tél. 02 505 30 30 – www.theatreduparc.be

M.VD.

Article mis en ligne en avril 2024

Jean Boghossian expose au Wiltcher’s Hotel
Jean Boghossian expose au Wiltcher’s Hotel

Pour sa 40e édition, ART Brussels a choisi de partager son ADN culturelle dédiée à la créativité, essence même du luxe, avec l’hôtel Wiltcher’s.

L’hôtel Steigenberger Icon Wiltcher’s Brussels poursuit ainsi son projet autour de l’art et du luxe. La nouvelle exposition «EXPLORER : Beyond Fire» n’est autre qu’un véritable voyage immersif à travers ce monde captivant de Jean Boghossian, artiste belgo-libanais établi à Bruxelles depuis de nombreuses années. Au cœur de Explorer : Beyond Fire se trouve la fascination profonde de Boghossian pour les hôtels, non seulement comme lieux d’hébergement mais aussi comme des toiles d’expression et des refuges pour la réflexion. Du lobby à la Bibliothèque, du Loui Bar au Café Wiltcher’s, l’exposition présentera les œuvres de Boghossian. «EXPLORER : Au-delà du Feu» est plus qu’une simple exposition ; c’est un récit tissé à partir des fils des explorations de Jean Boghossian, de ses retours éphémères chez lui et de l’art qui fleurit de ses réflexions. Cette exposition invite à entrer dans le monde d’un véritable explorateur, à vivre la symbiose de l’art et de la vie, et à voyager au-delà du feu de la création dans le calme de la contemplation artistique.

Une soirée VIP sera organisée lors du vernissage, le 26 avril, mettant en exergue des animations, de la musique live d’un groupe de jazz, créant une expérience sensorielle immersive.

C.F.

https://steigenbergerwiltchers.com-hotel.com/fr/

Photo : © Studio Jean Boghossian

Article mis en ligne en avril 2024

Expo Da Vinci - L’artiste, l’ingénieur, le gastronome
Expo Da Vinci - L’artiste, l’ingénieur, le gastronome

Europa Expo présente une nouvelle exposition à l’espace muséal de la gare de Liège-Guillemins, dédiée à Léonard de Vinci, jusqu’au 30 juin 2024: «Da Vinci – L’artiste, l’ingénieur, le gastronome». L’exposition revient sur les raisons pour lesquelles on le considère, encore aujourd’hui, comme l’un des plus grands génies de l’Histoire, reconnu dans de nombreux domaines. Trois facettes de son héritage sont abordées : l’art, l’ingénierie et, de manière plus surprenante, la gastronomie.

Plus de 500 ans nous sépare de Léonard de Vinci… Celui qui a écrit «J’ai l’intention de laisser un souvenir impérissable dans la mémoire des mortels» est, en effet, né en 1452, dans le petit village italien de Vinci, en Toscane. Pendant toute sa vie, il a essayé de comprendre le monde qui l’entoure, en observant et en expérimentant. Il a été inventeur, architecte, théoricien, peintre, anatomiste, mathématicien...

L’exposition débute avec les peintures qu’il nous a laissées. «La Joconde», d’abord et le «Salvator Mundi», ensuite – le tableau le plus cher du monde. Qui ne connaît pas la fameuse Joconde au Musée du Louvre, à Paris ? Icône absolue de l’histoire de l’art, elle est l’oeuvre la plus visitée au monde. Plus loin, les Codex de Léonard de Vinci sont exposés. Les visiteurs peuvent admirer les plus beaux dessins sélectionnés parmi les 7.000 pages du maître, encore conservées aujourd’hui. On y découvre une quantité de réflexions et de croquis dans des domaines aussi variés que la géologie, l’optique, l’anatomie, les mathématiques, la mécanique, la physique ou encore l’astronomie. Les Codex «Arundel», «Atlanticus» et «Leicester» – dont le propriétaire n’est autre que Bill Gates – sont visibles.

La vie de Léonard de Vinci est retracée au travers des rencontres avec ses exceptionnels mécènes ou des cités italiennes pour lesquelles il a travaillé. Le parcours emmène le visiteur successivement à Milan, où l’artiste travaille pour les Sforza ; à Venise, où il est le cartographe pour les Borgia ; et à Mantoue. Léonard arrive ensuite au Vatican où deux autres artistes d’exception dominent : Michel-Ange et Raphaël. Il ne lui est confié aucun chantier important et Léonard finit par accepter l’invitation du Roi de France, François Ier. Pendant 3 ans, Léonard est installé au château du Clos Lucé. Il est nommé premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du Roi. Il vit la plus belle période de sa carrière, aux côtés de ses deux plus fidèles disciples : Francesco Melzi et Salaï.

Après la découverte de l’homme, une autre facette essentielle de la carrière de Léonard est dévoilée : l'ingénieur et l’inventeur. Le visiteur traverse une reconstitution, grandeur nature, du char d’assaut. Les différents murs de l’espace s’animent de films 3D inédits sur les inventions majeures de Léonard : l’hélicoptère, les ponts pivotants, les écluses, les armes et les systèmes de défense. C’est dans le domaine de l’aviation qu’il est probablement le plus reconnu, et ce, bien avant que le concept d’une machine volante ne devienne réalité. Léonard de Vinci nous a laissé 500 croquis dédiés aux machines volantes et aux oiseaux en vol.

Organisée autour de la reconstitution de la cuisine idéale selon Léonard de Vinci, la dernière partie de l’exposition illustre une facette souvent ignorée : la gastronomie et l’étude des vignes. Léonard est, en effet, considéré comme le premier agronome et oenologue de l’histoire. Des experts ont mis la main sur des dizaines de dessins de machines rattachées à la sphère culinaire, ainsi qu’à la mise en scène de banquets. Le génie maîtrise, en effet, l’art de la table et des bonnes manières. Il édicte des règles pour les banquets de la Renaissance, qu’il érige au cours de son séjour chez les Sforza.

J.R.

Infos : tél.04 224 49 38 – www.europaexpo.be

Article mis en ligne en mars 2024

Michel Ciment (1938-2023)

Disparition d’un grand critique et historien du cinéma

L'immense Palais des Festivals à Cannes forme le centre névralgique du festival du film. Après chaque projection de presse, ses grands couloirs sont pris d’assaut par une grande partie des plus de 4 000 journalistes accrédités. Dans un brouhaha, ils échangent leurs impressions sur le film qu'ils viennent de voir en première mondiale. Des conversations animées dans toutes les langues et tonalités. De manière quasi rituelle, d’année en année, un cercle se constituait autour du critique de cinéma et historien français Michel Ciment. Son jugement était sollicité par ses confrères, français et autres. Non pas qu’ils considéraient sa parole comme sacrée, loin de là, ils étaient souvent en désaccord avec lui. Mais il leur importait de confronter leurs impressions sur le film à l'analyse pointue qu'il en faisait, aux ponts qu’il établissait avec l'œuvre de tel ou tel auteur. Leur savoir s’en trouvait grandement enrichi.

Désormais, ses brillantes analyses et références leur manqueront - et pas uniquement à eux -. Ciment est décédé le 13 novembre, des suites d'une opération à la hanche. Il avait 85 ans.

Michel Ciment doit sa renommée auprès des cinéphiles avertis à ses interventions dans "Le Masque et la Plume", l'émission hebdomadaire de France Inter qui réunit depuis des temps immémoriaux les critiques de cinéma français pour discuter des films nouvellement sortis. Ciment était un membre régulier du panel. Il y fait ses débuts en 1970 et se situe d'abord dans l'ombre des deux grands de l'époque qui se livrent des duels verbaux homériques, Jean-Louis Bory et Georges Charensol. Avec la relève de la garde, il devient une voix faisant autorité dans l'émission. Et sur France Culture, il présente le programme cinématographique « Projection privée » de 1990 à 2016.

Il était aussi à l’aise dans l’écrit qu’à l’oral. Son premier article, une critique favorable de "Le Procès", film d'Orson Welles de 1962 qui ne fut pas très bien accueilli, paraît en 1963 dans la revue cinématographique Positif. Il avait soumis sa contribution en tant que personne extérieure. Elle impressionna les rédacteurs et ils le recrutèrent rapidement. Avec le temps, il devint rédacteur en chef du magazine et le resta jusqu'à la fin.

Michel Ciment (1938-2023)

Les opinions exprimées dans Positif différaient généralement profondément des jugements des Cahiers du Cinéma, une autre revue cinématographique. Ciment reprochait à ce magazine d'avoir une vision dogmatique du cinéma, alimentée par des préjugés. Il ne cessa d'exprimer une critique similaire à l'encontre du «triangle des Bermudes», nom qu'il donna avec dédain au trio formé par les journaux Le Monde, Libération et le magazine Les Inrockuptibles. Ses goûts correspondaient rarement à ceux du quatuor.

Beau joueur, et respectueux de la personne, le magazine vilipendé Les Cahiers du Cinéma consacre son édito du mois de décembre à Michel Ciment, sous le titre «La mort d’un critique».

Ciment avait une grande admiration pour de nombreux réalisateurs britanniques et américains et écrivit des livres sur plusieurs d'entre eux, sur Joseph Losey, sur John Boorman, Elia Kazan, Jerry Schatzberg. Sa passion pour Stanley Kubrick culmina avec le livre «Kubrick» (1980), ouvrage de référence mondiale, réimprimé à plusieurs reprises, avec une préface de Martin Scorsese. Ciment était l'un des rares à entretenir des liens étroits avec le misanthrope Kubrick. Il rencontra le maestro à plusieurs reprises pour de longues interviews. Il donnait des conférences passionnantes sur Kubrick, sans une seule note devant lui. Il ne tarissait pas d’éloges sur "2001 : L'Odyssée de l'espace", il y décelait tous les signes d'un chef-d'œuvre.

Ciment eut également des conversations approfondies avec d'autres réalisateurs célèbres. Il les rassembla dans «Passeport pour Hollywood» (1992), des rencontres avec Billy Wilder, John Huston, Joseph Mankiewicz, Roman Polanski, Milos Forman et Wim Wenders. Un long entretien avec Andreï Konchalovsky parut également sous forme de livre, bien plus tard.

Il était éclectique, comme en témoignent ses livres sur Fritz Lang, Theo Angelopoulos, Francesco Rosi et Jane Campion. Ajoutez à cela son penchant pour Marco Bellochio, Aki Kaurismaki et Nuri Bilge Ceylan. Tout récemment, lors de sa toute dernière participation au Masque et la Plume, fin septembre, il regretta que «Fallen Leaves» de Kaurismaki n'ait pas obtenu la Palme d'or à Cannes cette année.

Les réalisateurs français qui le charmèrent vraiment ont pour noms Alain Resnais (il adorait «Hiroshima, mon amour»), Jean-Paul Rappeneau, Claude Sautet et Stéphane Brizé. La Nouvelle Vague l'inspirait beaucoup moins.

Lorsqu'il n'aimait pas un film ou une critique, Ciment pouvait avoir la plume et/ou la langue acerbe, souvent avec une pointe d'humour.

Expert reconnu, il fit partie du jury de grands festivals, dont Cannes, Venise, Berlin et Locarno, à une époque où les critiques de cinéma étaient encore éligibles à ce poste. Par après, les festivals prestigieux se passèrent de critiques dans leur jury. Ciment en était très mécontent, il avait appris par expérience que les critiques portent souvent un meilleur jugement sur les films que, par exemple, les réalisateurs ou les acteurs. Lors de ces festivals importants, les responsables faisaient appel à lui pendant de longues années pour animer des master class avec d'illustres cinéastes. Après tout, il connaissait leur parcours de fond en comble.

Il avait eu, entre autres, de longues conversations avec les plus célèbres réalisateurs américains. « Une Renaissance américaine » (2014) a rassemblé ses entretiens avec 30 d'entre eux, sur une période de plus de 40 ans, de Clint Eastwood à Francis Ford Coppola (il passa une semaine chez le cinéaste à San Francisco), de Michael Cimino à Sydney Pollack, de Woody Allen à Robert Altman. Il fut le seul critique français à entretenir également des contacts réguliers avec le mystérieux Terrence Malick.

Ciment forçait le respect bien au-delà de ses propres frontières, non seulement en raison de ses connaissances cinématographiques encyclopédiques et de l'excellente manière dont il les transmettait. La facilité avec laquelle il incluait d’autres formes d’art dans ses réflexions sur tel ou tel film était fascinante. Boulimique, il était avide de toutes les expressions culturelles, avec une préférence pour la littérature et la peinture. Il lisait beaucoup, pouvait traverser le pays pour visiter un musée, remuait ciel et terre pour obtenir une invitation au vernissage d'une exposition, assistait souvent à des pièces de théâtre, une somme de livres dans son sac. Il consacra toute sa vie à l'art. Le cinéma résume toutes les autres formes d’art, les synthétise, affirmait-il. Lorsqu'il rencontrait une connaissance, il ne la saluait pas par le banal «Comment vas-tu ?», mais par «Qu'as-tu vu ?»

Pour le bonheur de nombreux cinéphiles, Ciment publia à 80 ans «Une vie de cinéma» (2019), un livre en cinq parties contenant une cinquantaine de textes choisis, édités au cours de sa carrière, souvent fruits de ses voyages, reportages et rencontres. Il y inséra ses conversations avec les lauréats du prix Nobel de littérature Imre Kertesz, Mario Vargas Llosa et Harold Pinter. Il leur demanda ce qu'ils pensaient de l’art cinématographique.

Son faible déclaré pour les réalisateurs britanniques et américains provenait en partie de sa formation, car il poursuivit ses études aux États-Unis et y découvrit le cinéma américain. Plus tard, il enseigna la civilisation américaine et britannique, d'abord dans l'enseignement secondaire, puis à l'université Paris-VII. Il se targuait de pouvoir exprimer librement et franchement ses opinions grâce à son indépendance financière acquise.

Il décrivit ainsi l’exercice de critique d'un film : «un mélange de recherche et d'approche relativement objective, et en même temps d’expression du goût et du rapport personnel à l'œuvre». Il ne tenait pas en haute estime la nouvelle génération de critiques de cinéma, il les trouvait généralement populistes et élitistes.

Son enthousiasme pour visionner de nouveaux films resta intact jusqu’au bout : «Je vais au cinéma pour faire des découvertes. C'est ma passion. Pour voir des premiers films, découvrir de nouveaux talents et les soutenir. Et la deuxième raison est : pour comprendre le monde et me comprendre moi. Pour devenir plus sage.»

Une infirmière recueillit ses derniers mots : «Je vais aller voir un film ce soir».

Sylwia Podwika

Article mis en ligne en décembre 2023

Les Jardins van Buuren rejoignent l’European Route of Historic Gardens
Les Jardins van Buuren rejoignent l’European Route of Historic Gardens

Les Musée & Jardins van Buuren – un des joyaux culturels de Bruxelles – ont intégré, cette année, le réseau international European Route of Historic Gardens, un réseau exclusif de sites emblématiques partageant une passion commune pour l'histoire, l'art et l'architecture des jardins, tels notamment les jardins de Boboli à Florence (Italie) et le parc Serralves à Porto (Portugal). Fondée en 2016, l’European Route of Historic Gardens a pour mission de préserver et de promouvoir le patrimoine culturel lié aux jardins historiques en Europe, tout en encourageant les échanges culturels et le tourisme durable. Les jardins van Buuren sont les premiers jardins belges à rejoindre ce prestigieux itinéraire culturel, placé sous l’égide du Conseil de l’Europe.

Edifiée en 1928, la maison-musée du couple David et Alice van Buuren est un exemple remarquable de l'Art déco et abrite un mobilier rare, des tapis signés, des vitraux, des sculptures et une collection exceptionnelle de tableaux de maîtres belges et internationaux, du 15e au 20e siècle. Les jardins qui l’entourent constituent un véritable chef-d’œuvre de l'art paysager et sont considérés comme l'un des exemples les plus raffinés et les mieux préservés des jardins de l’entre-deux-guerres en Belgique. Ces jardins d'une superficie initiale de 26 ares en 1924, s'étendent aujourd'hui sur 1,2 hectare.

Les Jardins van Buuren rejoignent l’European Route of Historic Gardens

Les Jardins van Buuren ont été créés par les célèbres architectes-paysagistes belges, Jules Buyssens (1872-1958) et René Pechère (1908-2002). Comme le précise le Président en exercice de l’European Route of Historic Gardens : la contribution des deux concepteurs, associée à la sensibilité artistique de la famille van Buuren ainsi qu'à l'engagement et à l'attention de la direction du musée, est aujourd'hui reconnue non seulement par les habitants de Bruxelles, mais aussi par l'ensemble des Européens. Et Manon Magotteaux, Conservatrice des lieux, d’ajouter : les Musée & Jardins van Buuren incarnent bien plus que des espaces d'une beauté exceptionnelle; ils reflètent l'histoire, la créativité ainsi que la relation profonde entre l'humanité et la nature.

M.VD.

Musée et Jardins van Buuren : 41 Avenue Léo Errera – 1180 Bruxelles – www.museumvanbuuren.be

Photos : 1. Vue du jardin – ©van Buuren Museum & Gardens / 2. La grande roseraie – photo : An Mestdag ©van Buuren Museum & Gardens.

Article mis en ligne en septembre 2023

Pairi Daiza : la nostalgie des trains à vapeur
Pairi Daiza : la nostalgie des trains à vapeur

Fondé en 1994, Pairi Daiza permet aujourd’hui aux visiteurs de découvrir plus de 7.000 animaux de 800 espèces différentes, sur quelques 75 hectares de superficie. Mais Pairi Daiza n’est pas seulement un parc animalier. Il se veut également une vitrine du patrimoine industriel. A ce titre, Pairi Daiza vient d’acquérir une locomotive à vapeur belge originaire du Hainaut. Construite en 1900 par la Société Métallurgique de Couillet, elle a été utilisée dans des mines espagnoles, achetée par un collectionneur britannique et conservée par une société de chemins de fer du Pays de Galles. 123 ans après sa fabrication à Couillet, ce joyau est de retour en Belgique. C’est dans les ateliers du Parc que la locomotive va bénéficier d’une restauration complète. A ce jour, Pairi Daiza possède 6 anciennes locomotives à vapeur dont 4 sont en état de fonctionnement. La construction de la ligne de chemin de fer Pairi Daiza Steam Railway et la remise en état des locomotives représentent une passion et un travail quotidien pour l’équipe des cheminots du Parc. La petite vitesse des locomotives est parfaitement adaptée à un agréable voyage dans le Jardin des Mondes et permet aux visiteurs de profiter du Parc d’une autre façon et d'observer de nombreux animaux d’un point de vue différent.

La «Couillet», reine de la collection de Pairi Daiza, est visible dans le hangar des trains installé dans la Terre du Froid, devant l’Izba.

www.pairidaiza.eu

C.F.

Photo : Locomotive «Couillet» devant le hangar / © Pairi Daiza – Solène Senhaji.

Article mis en ligne en janvier 2023

Musée de l’Illusion à Bruxelles
Musée de l’Illusion à Bruxelles

Le Théâtre de la Gaîté, situé au cœur de Bruxelles, accueille, depuis le début du mois de juillet 2022, le plus grand Musée de l’Illusion d’Europe. Un tout nouveau musée dont l’objectif est d’initier ses visiteurs – toutes générations confondues – au monde fabuleux de l’illusion d’optique. Sur plus de 700 m² de superficie, il plonge les visiteurs dans une expérience pédagogique et ludique unique, conçue pour s’instruire en s’amusant. La collection présentée met l’accent sur la manière dont fonctionne notre cerveau et dont nous gérons notre perception des choses, en rappelant que la perception n’est bien souvent qu’une mystification et qu’il suffit d’un regard différent pour appréhender le monde autrement. Tout au long du parcours on découvre des illusions d'optique, tantôt amusantes tantôt déplaisantes si on ne comprend pas la manière dont notre cerveau a été piégé. Et le directeur du musée, Damir Cicak, de préciser : «Le visiteur découvre que ce que le cerveau décode par le biais des sens n’est pas nécessairement la réalité»... «En ces temps où les prises de position se font et se défont à la vitesse de l’éclair, en partie à cause des réseaux sociaux, et où le dialogue tend à faire figure de parent pauvre, le musée interpelle les visiteurs sur les faits tout en leur prodiguant un conseil judicieux : vérifiez d’abord si votre perception est bien la bonne. D’autres verront peut-être certaines choses qui vous échappent. Cette perspective est, peut-être, plus précieuse encore que l’expérience elle-même».

Musée de l'Illusion : 18 rue du Fossé aux Loups – 1000 Bruxelles – tél. +32 2 219 23 50 – Museumofillusions.be

S.D.

Article mis en ligne en juillet 2022

Toys Discovery Museum
Toys Discovery Museum

Un nouveau musée vient d'ouvrir à Tour & Taxis à Bruxelles. : le Toys Discovery Museum, qui aborde des thèmes de l'histoire, des sciences, de la culture, de la mode et où le jouet – particulièrement à partir des années 50 – est le fil conducteur. Un lieu de découverte pour les jeunes et un retour dans le passé pour les adultes !

Dans ce musée immersif, chacun peut découvrir et regarder – au rythme de ses envies – les objets, figurines, jouets qui remplissent les 135 vitrines d'exposition. Toys Discovery Museum est un musée pédagogique composé de 14 zones, 250 mètres d'étagères et de vitrines mettant en situation, dans une scénographie soignée, des récits de l'histoire et de l’homme, ainsi que des espaces renfermant des pièces uniques, pour les collectionneurs.

Les différentes sections forment un parcours amenant les visiteurs dans la jungle, dans des contrées lointaines des Amériques, dans les fonds marins du Pôle Nord, et même dans l'espace, au-delà du système solaire, en compagnie de robots pour un voyage intergalactique. Une aventure assurément fascinante...

S.D.

Toys Discovery Museum : Avenue du Port 86 C – 1000 Bruxelles.

Article mis en ligne en mai 2022